Les effets de la réforme de la PAC sur la consommation d’eau agricole : simulation des impacts du découplage des aides
Notes et études économiques n° 31 - juillet 2008
Régulièrement, les conflits d’usages de l’eau se cristallisent autour de l’usage agricole.
C’est, en effet, le plus gros consommateur de cette ressource. Jusqu’à présent l’irrigation a pourtant été plutôt encouragée par les différentes PAC. La réforme de 1992 a, notamment, instauré des montants d’aides à l’hectare supérieurs pour les cultures « en irriguée ». La nouvelle réforme de la PAC, en découplant les aides à la superficie dédiée à la production, annule l’existence de cette surprime et devrait ainsi agir sur la pression quantitative exercée par l’agriculture. Cette étude cherche à évaluer le niveau de cet impact. Les résultats comparent la situation observée en 2002 à des scénarii intégrant le découplage total et partiel, les autres données restant inchangées. Ils ne prennent donc pas en compte les évolutions des marchés qui pourraient survenir (évolutions des prix des cultures et des intrants, des rendements...). Les résultats montrent une réduction sensible de la superficie irriguée et par suite des volumes d’eau consommés par l’agriculture. Globalement les volumes consommés par l’agriculture se réduiraient de près de 7% dans le cas du recouplage partiel retenu par la France. Les réductions les plus remarquables ont lieu dans les régions qui connaissent les conflits les plus prégnants. Les volumes consommés diminueraient ainsi d’environ 21% en Midi-Pyrénées, 12% en Poitou-Charentes et 8% en Aquitaine. Du point de vue de la demande en eau, les effets de la nouvelle PAC devraient être sensibles ; même si le découplage total accentuerait légèrement ces effets positifs. Les évaluations des projets de création de ressources nouvelles destinées à l’agriculture, doivent donc tenir compte de la baisse future de la consommation d’eau engendrée par le découplage. Par Guillemette Buisson