Les exploitations laitières : des situations régionales contrastées
Notes et études économiques n° 29 - décembre 2007
Cet article propose un « état des lieux » de la production laitière française à partir des données 2000 et 2005 du réseau d’information comptable agricole (RICA).
La restructuration laitière s’est poursuivi entre 2000 et 2005, avec une diminution de 14% du nombre d’exploitations laitières professionnelles. En 2005, les droits à produire étaient plutôt équitablement répartis sur le territoire, conséquence d’une politique publique d’encadrement de la production ayant favorisé les structures de taille moyenne et ayant souhaité limiter la concentration géographique de la production. L’étude montre que les exploitations les plus performantes tirent parti d’une meilleure maîtrise des charges opérationnelles et des charges de mécanisation. En 2005, le niveau d’investissement des élevages laitiers français était supérieur au niveau d’investissement moyen de l’ensemble des exploitations agricoles professionnelles, particulièrement pour les exploitations laitières diversifiées. Le régime des quotas laitiers n’a donc ni empêché la restructuration (qui s’est faite progressivement), ni empêché les investissements de productivité. Le revenu disponible par UTA familiale a bénéficié d’une hausse de 8% entre 2000 et 2005, essentiellement du fait de l’augmentation des subventions d’exploitation. Les élevages laitiers restent dépendants des aides directes, puisque les DPU représentaient en moyenne 71% du revenu disponible en 2006. Enfin, si la valorisation du lait apparaît variable d’une région à l’autre (en fonction des productions à l’aval), les revenus ne lui sont pas strictement corrélés, puisque les régions où la valorisation du lait était la meilleure en 2005 ne sont pas celles où les revenus étaient les plus élevés.
ParAntoine Erhel avec la participation de Sylvain Rousset, Anne-Sophie Wepierre et Laurent Piet